Pour la plupart des artistes, la venue d’un enfant représente un anicroche à la carrière. Pour Dominique Nadia, triple-nominée au Gala des prix Trille Or, ce fut tout le contraire.

«J’ai toujours voulu être chanteuse mais tout le monde me poussait vers le théâtre», raconte la volubile et pétillante Dominique-Nadia Villemaire, que Le Droit a récemment rencontré dans sa demeure gatinoise.

Loin du type de voix «Star Académicien», Dominique Nadia possède un timbre plus bas, une couleur vocale qui ne faisait pas l’unanimité il y a quelques années. «C’était avant qu’Ariane Moffatt et Stéphanie Lapointe ne sortent. J’écoutais Lara Fabian et j’étais d’accord que je n’avais pas ce genre de voix. Mais j’avais une couleur qui m’était propre, qui ne ressemblait à rien d’autre», rajoute la chanteuse native de Cornwall.

Bachelière en arts, elle a donc occupé le clair de son enfance et son adolescence à faire de la scène: théâtre, art oratoire, ballet et défilés de mode. Elle s’est même vue nommée Miss Personnalité de l’Est de l’Ontario, elle qui se dit «gênée». «Je t’assure, je suis gênée! J’ai développé un réflexe qui fait que ça ne paraisse pas mais je suis très nerveuse sur scène, j’ai un gros trac chaque fois», admet-elle.

À côté d’elle, son petit bambin de 4 ans et assis à la table de cuisine et dessine dans son cahier comme si de rien n’était, pendant que Ludovic, le petit nouveau, dort à l’étage. Ses deux enfants baignent dans l’univers de Maman auteur-interprète, qui a pour principal compositeur nul autre que Papa: Frédéric Dorval. Elle poursuit l’histoire: «Quand j’ai eu mon premier (enfant), je voulais lui léguer le courage de faire ce qu’il veut vraiment faire dans la vie. Alors, je me suis dit qu’il n’y avait rien comme prêcher par l’exemple. J’ai décidé de sortir un disque. Disons que ma maternité m’a donné l’énergie de foncer».

Ce premier album intitulé «Éclats de vie» a connu un succès radiophonique considérable à travers le Canada comme en France, malgré des critiques mitigées. Son premier extrait «Petits bonheurs» atteint une place privilégiée au sein de plusieurs palmarès dont ceux du Réseau francophone d’Amérique et de l’ADISQ. «C’est ma prière» répète l’exploit, puis «Tu n’es plus là» qui attire le même attention, balayant du revers de la main l’hypothèse du coup de chance.