Dominique Nadia
La région de l’Outaouais a réservé quelques bonnes surprises au monde de la musique ces derniers temps. D’un côté comme de l’autre de la rivière, les adeptes de la chanson d’expression française ont pu découvrir les chansons pince-sans-rire de Yvan Vollé, les premiers pas musicaux de Pierre Lapointe ou le rap de ZPN sans oublier, quelques années auparavant, la voix puissante de Luce Dufault. C’est maintenant au tour de la pop teintée d’accents sixties de Dominique Nadia de se révéler à une plus grande échelle.
Ayant habité à Cornwall jusqu’à l’âge de 18 ans, Dominique était pour ainsi dire prédestinée au monde des arts. À 4 ans, elle s’initiait à la danse avec la troupe des Sortilèges, avant d’apprendre le ballet classique et le ballet jazz. L’univers choral ne lui est pas non plus étranger et l’art oratoire la passionne dès l’âge de 7 ans. Le théâtre, la chanson pop et la radio s’ajoutent bientôt à ses horizons alors qu’elle participe à la mise en place de la station CHOD-FM à Cornwall.
Elle quitte ce patelin pour aller faire un saut en France où elle s’intéresse à la mode; à son retour sur le continent nord-américain, elle ne tarde pas à s’imposer comme mannequin et récolte le titre de Star Teen Talent au sortir de sa formation, en 1995 puis s’illustre au Gala Personnalité du Club Optimiste. Établie à Ottawa, elle s’implique au théâtre avec le Théâtre du Cyclone et dans le domaine musical avec le groupe Les Pas-sortables, tout en s’intéressant à la production de spectacles. En 2000, l’artiste touche-à-tout fonde les Productions Concept Artibus, sa propre compagnie artistique.
Son goût pour la culture des années 60 fait une première fois surface à l’occasion du concours Les Auditions Mini-Wheats La Fureur pour lequel elle interprète la chanson « Aline » de Christophe, qui avait également été reprise en version rock par le groupe Brasse-Camarade au milieu des années 90. Mais ce n’est que deux ans plus tard, soit en 2003, que cette direction s’impose parmi ses nombreuses activités multidisciplinaires. Elle lance l’album « Éclats de vie » sur sa propre étiquette Concept Artibus en novembre, avec la complicité de Frédéric Dorval et de Jean-Michel Ouimet. Les chansons y sont toutes originales mais affichent une couleur rétro qui plaît à plusieurs. Dominique Nadia en profite également pour se doter d’un site Web. Un clip est tourné le printemps suivant pour soutenir la promotion de l’extrait « Petits bonheurs ». La chanson tourne un peu partout, notamment sur les ondes des stations de Radio Nord, et figure pendant douze semaines au classement des correspondants de l’ADISQ où elle atteint une 63e position. Elle apparaît également au Top 20 du réseau RFA et on retrouve le titre sur la compilation « Volume 110 » de Karaoké Planète en décembre 2004.
L’année 2005 s’annonce sous de bons auspices avec la promotion d’un second extrait « C’est ma prière » qui renouvelle le parcours de « Petits bonheurs » et atteint le sommet du classement à quelques endroits, dans des stations de radio indépendantes (lire: qui ne sont affiliées à aucun réseau). Elle assure une première présence à Montréal à l’occasion du Gala Révélations 2005 où elle est invitée comme conférencière auprès de jeunes artistes. En juillet, c’est au tour de « Tu n’es plus là » de connaître une diffusion à titre de nouveau single, le troisième en lice.
La saison des Fêtes donne à la jeune artiste l’occasion de se démarquer encore un peu plus, suite au lancement de son second album « Noël à gogo » le 2 novembre 2005, au Petit Chicago à Gatineau. Si on y retrouve quelques standards de la saison, c’est bel et bien à la sauce yé-yé: « Voici le Père Noël » rappelle la version des Classels, « Danser autour du vert sapin » remonte en droite ligne à l’interprétation de Michèle Richard tandis que « Noël rock » affiche la couleur R&B à la Nino Ferrer que lui accolait Patrick Zabé. Les compositions de Dominique Nadia supportent bien la comparaison, surtout « Invite-moi à danser », qui est tout à fait dans le ton de la surboum au sous-sol, pendant que les parents s’échangent leurs souvenirs à l’étage. La trouvaille du disque demeure toutefois le titre de 1966 « Ah! Les fêtes » composition de Paul Paulin interprétée à l’époque par les Loups.